Ibrahim Ouédraogo, agronome à l’Institut Africain pour le Développement Économique et Social - Centre Africain de Formation (INADES-Formation) en Côte-d’Ivoire, a raconté comment les multinationales se sont approprié les savoirs et le patrimoine végétal des communautés paysannes en Afrique de l’Ouest. Il croit important de réhabiliter le droit des collectivités à la terre et à la biodiversité qui s’y trouve. « La conservation et l’échange de semences entre paysans, traditions millénaires en Afrique, sont menacés par la venue des OGM. Il faut obtenir un moratoire sur les OGM et faire cesser les pressions, venant surtout de la part de USAID, sur les pays ouest-africains pour qu’ils acceptent de cultiver le coton BT », a réclamé M. Ouédraogo. L’agronome constate que la nature extrêmement complexe de la transgenèse rend sa compréhension inaccessible aux paysans africains qui ont l’impression que les OGM sont similaires aux engrais. Ces petits producteurs associent ces nouvelles semences à un accroissement de leur production, sans calculer les risques générés par les modifications génétiques sur toute la chaîne alimentaire. L’INADES-formation fait un travail d’information et d’éducation sur le sujet, notamment par des émissions de radio et des débats télévisés.
Brewster Kneen a dénoncé la privatisation des semences au Canada qui entraîne, à son avis, par le fait même, le contrôle sur ces mêmes semences. Les tentatives de privatiser le vivant, phénomène ne datant que d’une vingtaine d’années, prennent actuellement la forme de demandes de brevetage. « L’idée est de rendre impossible la production annuelle, par les agriculteurs, de leurs propres semences et, ainsi, de contrôler toute la base de l’agriculture », a déploré Brewster Kneen.
Par ailleurs, comme les graines voyagent par la pollinisation, la transgenèse devient hors de contrôle. L’enjeu, en termes de biodiversité, devient alors capital. Dans le contexte canadien, les OGM profitent d’un manque de précision de la législation agricole actuelle, qui n’a pas été modernisée pour en encadrer l’usage, le régime de droit et d’usage. Monsieur Kneen insiste pour que le gouvernement du Canada adopte rapidement des changements majeurs à la réglementation de manière à empêcher la privatisation des semences.
Il est ressorti de la discussion que la question des OGM est un enjeu mondial et qu’une résistance collective au niveau international peut venir à bout de l’emprise grandissante des multinationales sur les semences.
Note de la rédaction de region-paysanne.info, voici quelques liens internet.
Ibrahim Ouédraogo
http://www.grain.org/seedling/?id=305
http://www.grain.org/research/contamination.cfm?id=322
http://www.zoominfo.com/search/PersonDetail.aspx?PersonID=478298267
http://www.zoominfo.com/search/PersonDetail.aspx?PersonID=558923883
http://www.interpares.ca/en/publications/video/copagen.php
(il reste d'autres liens à ajouter)